
The Wave … Difficile de décrire ce que l’on voit, difficile aussi d’expliquer par quel miracle ça s’est formé. Au début, on devine bien : un empilement de couches successives de sables de différentes couleurs, plus ou moins compactées donc plus ou moins sensibles à l’érosion. Mais quel est donc l’esprit malicieux qui a ensuite plissé ces couches dans tous les sens, avant d’y faire couler un torrent pour les décaper selon des courbes originales ?
Coyote Buttes (Arizona – USA)

Nous ne sommes pas encore arrivé à The Wave, mais le paysage commence à présenter des formations gréseuses de plus en plus surprenantes et colorées.
Pour en finir avec les permis, nous recevrons par courrier quelques jours plus tard le fameux sésame, c’est à dire non seulement le magnifique carton mauve à fixer au sac à dos, mais aussi une petite note d’explication pour accéder au site. En effet, comme le chemin n’est ni matérialisé ni même balisé et qu’on marche longtemps sur des dalles de grès, sans traces, la note comprend un plan sommaire et des photos du paysage sur lesquelles sont indiquées les directions à suivre ! Et de plus, ces indications ne sont fournies que pour l’aller : heureusement qu’on a inscrit nos noms sur le registre au début du sentier …
Coyote Buttes (Arizona – USA)

Passé ce col, nous cheminons maintenant sur des grandes dalles de grès ; le sentier n’est ni matérialisé ni balisé.
Et la saga des permis? Nous venons donc d’obtenir notre précieux sésame. Un petit coup de fil aux amis : pas de chance pour eux, au moment de la validation du formulaire, après l’avoir rempli, ils ont obtenu un écran leur annonçant qu’il n’y avait plus assez de place pour ce jour là … Mais le 1er mai, à la même heure, ils auront plus de chance et pourront récupérer 4 permis pour le 1er août, et feront ainsi la randonnée avec un jour de décalage par rapport à nous!
Par curiosité, nous revenons sur le mois de juillet : il est 20h15, le serveur est disponible depuis moins de 10 minutes, et nous constatons que tous les permis de tous les jours de juillet sont déjà réservés ! D’ailleurs le système de réservation a changé depuis : c’est maintenant un tirage au sort, on choisit trois dates dans le mois et on attend les résultats du tirage au sort ; et de plus, il faut maintenant payer à l’inscription, frais qui ne seront pas restitués même si on ne gagne pas le tirage au sort, alors que dans le système précédent on ne payait que si on obtenait les permis.( à suivre)
Coyote Buttes (Arizona – USA)
Quelques minutes plus tard, l’environnement devient plus minéral, et la piste plus difficile à suivre …
Et les permis, me direz-vous ? Eh bien, à 19h50, nous nous connectons sans difficulté au site, mais le mois de juillet n’est toujours pas disponible. A 19h55, la connexion devient plus difficile ; à 19h57, le serveur est saturé et la page d’accès à la réservation inaccessible ! Appui frénétique sur la touche F5 pendant des minutes qui semblent durer des heures, mais nous devons être des centaines, peut-être des milliers, à faire la même chose au même moment … Tout à coup, il est près de 20h10, la fenêtre du site réapparait, et le mois de juillet est là! Vite, un clic sur la journée du 31, un remplissage express du formulaire qui suit grâce au copier-coller prévu à l’avance, un clic sur le bouton de validation, quelques interminables secondes d’attente, et hop! victoire! Quatre places arrachées de haute lutte … pour la modique somme de 20 dollars. ( à suivre)
Coyote Buttes (Arizona – USA)
Rapidement, le sentier serpente parmi les buissons de sagebrush (armoise), et malgré le ciel couvert les couleurs sont déjà au rendez-vous.
Nous disions donc : 10 places par jour sur internet, 8 touristes prêts à tout pour obtenir leur pass, et malheureusement pas plus de 6 places d’un coup par réservation ! De plus notre voyage est déjà bien organisé, la date la plus favorable pour cette rando est le 31 juillet, le choix est donc limité. Le jour J (pour ceux qui ont suivi et qui se rappellent les fuseaux horaires, le 1er avril à 20h00), chacun est devant son micro. Il y a un formulaire à remplir – nom, adresse, téléphone, numéro de carte bleue, .. – et suivant les conseils d’un site web bien documenté (un grand merci à eux !), pour gagner un maximum de temps, nous avons pris la précaution de noter tous ces renseignements dans un petit fichier texte pour pouvoir les copier-coller dans le formulaire ! ( à suivre)
Coyote Buttes (Arizona – USA)
Au départ, le chemin est quasiment une autoroute …. Trop facile !
Mais revenons à l’obtention des permis. Donc, 20 permis par jour seulement, dont 10 distribués par tirage au sort la veille parmi les personnes présentes au bureau des rangers, et 10 disponibles par internet. C’est par ce canal que nous avons procédé : en 2007 (la méthode a changé depuis, je vous expliquerai), les réservations des permis d’un mois étaient ouvertes à la réservation le premier jour du mois N-3 à midi, heure locale. Et nous avions lu qu’en général, elles partaient toutes dès le premier jour ; et comme nous étions 8, tout cela nous semblait un peu compliqué et loin d’être gagné d’avance…
( à suivre)
Coyote Buttes (Arizona – USA)
Après plusieurs kilomètres de piste, nous arrivons au parking et au début de la rando. Il faut inscrire ses noms dans un registre ; quant à l’élégante décoration mauve qui orne le sac à dos, c’est tout simplement le permis qui doit être fixé sur le sac de manière visible. Peut-être les rangers font-ils des contrôles d’hélicoptère ? Plus exactement, ce n’est que la moitié du permis qui doit être fixé au sac : l’autre, toute aussi voyante, est laissée derrière le pare-brise de la voiture.
En chemin vers The Wave (Arizona – USA)
Ce matin, nous sommes en route vers The Wave, une superbe excursion vers un site mythique ; pourquoi mythique? Eh bien tout simplement parce qu’il est situé dans une zone ultra protégée, et que seuls 20 permis sont délivrés chaque jour. Et rien que l’obtention de ce permis est une véritable expédition, que nous allons vous raconter dans les jours à venir …
Antelope Canyon (Arizona – USA)
A quelques kilomètres de Page, Antelope Canyon est un endroit magique ; il s’agit d’un canyon creusé dans les grès de différentes couleurs, qui est à la fois très étroit (moins d’un mètre de largeur parfois au somment) et très profond (jusqu’à 30 mètres). Les rayons du soleil qui y pénètrent donnent des éclairages et des couleurs fabuleux ….
Page (Arizona – USA)
Le barrage de Glenn Canyon a créé un lac artificiel, le lac Powell, qui mesure 300 kilomètres de long et compte plusieurs milliers de kilomètres de rivages, tellement ils sont découpés. Ce lac est devenu un paradis des loisirs nautiques ; en revanche il fournit relativement peu d’électricité (une horrible centrale thermique au charbon est visible juste à côté), et il perturbe le cours du Colorado, à tel point qu’on envisage assez sérieusement de supprimer le barrage dans quelques années.
Page (Arizona – USA)
Page est une petite ville très particulière, car elle a commencé à exister, sous la forme d’un camp pour les ouvriers en charge de la construction du barrage qui ferme le canyon au fond duquel coule le Colorado , en 1957 ; et ce n’est qu’en 1975 quelle devint une ville à part entière.
C’est aussi une ville qui ne compte pas moins de 13 églises de treize religions ( sectes ? ) différentes, toutes alignées le long de Lake Powell Boulevard. Et comme l’écrit Edward Abbey dans Le gang de la clé à molette, qui met en scène une bande d’écolos allumés qui veulent faire sauter le barrage, « Page, Arizona : 13 églises et 4 bars. Toute ville qui a plus d’églises que de bistrots est une ville à problèmes. ».
Environs de Page (Arizona – USA)
Quelques kilomètres avant d’arriver à Page, on trouve sur la gauche de la route un parking d’où part un chemin. Après un peu plus d’un kilomètre de marche, on arrive sans aucun avertissement au bord d’une falaise qu’on ne discernait pas auparavant, et on découvre Horseshoe bend, une boucle en forme de fer à cheval du Colorado. La vue est à couper le souffle, et on est tellement près du bord qu’il m’a fallu, en l’absence de super grand angle – acquis depuis !- assembler pas moins de 13 photos pour obtenir celle que vous voyez là ….
La grande photo en taille réelle (7103 x 3884 ) est visible sur cette page.
Environs de Page (Arizona – USA)
Même si la taille moyenne des voitures a diminué notamment depuis qu’on trouve plus de japonaises que d’américaines, la démesure n’est pas encore morte : on avait déjà vu le camping-car auquel est attelé un 4×4, pour les petits déplacements, voici maintenant le camping-car de la taille d’un autobus. Là, pas de 4×4 en remorque, mais, en toute simplicité, un petit fourgon contenant deux Harley-Davidson. Et combien de personnes dans ce palace à roulettes? Une famille nombreuse? Eh bien non, juste un couple …
Grand Canyon (Arizona – USA)
Et hop! Encore un promène-couillons! La collection s’agrandit …
Grand Canyon (Arizona – USA)
Un peu de lecture ? Les distributeurs de journaux sont à votre disposition ! Et vous avez le choix entre The Arizona Republic, the New York Times, USA Today, le Arizona Daily Sun et le Grand Canyon News !
Grand Canyon (Arizona – USA)
Des vacances rythmées par les levers et couchers de soleil, ça n’est pas une mince affaire : en dehors des horaires de réveil indécents (parfois 3h30 du matin, comme pour Mesa Arch), il faut tenir une comptabilité stricte. En effet, les Etats-Unis sont découpés en 4 fuseaux horaires : Pacific, Moutain, Central et Eastern. A première vue, tout semble simple : les états que nous visitons sont tous dans le fuseau « Mountain time ». Mais à l’intérieur du fuseau, certains états appliquent l’heure d’été, comme l’Utah ou le Colorado, alors que l’Arizona ne l’applique pas. Vous suivez toujours? Attendez, ce n’est pas fini ! En Arizona, dans les réserves indiennes, on applique quand même l’heure d’été … sauf dans les réserves Hopis où on reste à l’heure d’hiver !
Grand Canyon (Arizona – USA)

Les randonnées dans le Grand Canyon nécessitent un minimum de préparation, en raison de l’altitude, de la dénivelée, du manque d’ombre et des températures très élevées en été. De nombreux panneaux incitent les visiteurs à la prudence. Mais peut-être ce peintre en lettres aurait-il dû s’appliquer ses propres conseils, et se reposer un peu avant de se lancer dans une tâche aussi ardue ?
Grand Canyon (Arizona – USA)

Nous abordons la rive sud du grand canyon du Colorado par l’est, et notre premier contact est donc le point de vue appelé Desert view. Ce n’est pas à cet endroit que le canyon est le plus profond ou le plus étroit ; c’est donc une bonne entrée en matière, puisque les paysages vont devenir encore plus impressionnants au fur et à mesure que nous avancerons vers l’ouest.
Chinle (Arizona – USA)
Et pour faire passer les gâteaux à la crème, vous prendrez bien un petit peu de jelly, aux couleurs cent pour cent naturelles ? (bon, promis, demain on reprend les paysages …)


























